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Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes

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Actualités

Le HCEfh dépose une plainte auprès du JDP relative au contenu sexiste d’une publicité Numéricable

8 janvier 2014

Lundi 6 janvier 2014, le fournisseur d’accès à Internet Numéricable a dévoilé sa dernière publicité qui affiche le slogan « Téléchargez aussi vite que votre femme change d’avis ». Le Haut Conseil à l’Egalité a immédiatement saisi l’Autorité de Régulation professionnelle de la publicité (ARPP) afin de déposer une plainte dénonçant le contenu sexiste de cette publicité.

Le HCEfh condamne cette publicité, qui , véhicule un stéréotype sexiste caricaturant l’ensemble des femmes en évoquant un caractère censé être représentatif du groupe social « femmes ». Sous couvert d’humour, et ne semblant s’adresser qu’aux hommes, cette publicité banalise un cliché sexiste et diffuse l’idée que les femmes ne sauraient avoir d’avis raisonné. Ce stéréotype d’une incapacité supposée des femmes à construire un avis rationnel et autonome a longtemps privé les femmes du droit de vote : c’est effectivement par peur de l’emprise de l’Eglise ou de forces hostiles au régime que le Sénat, et l’ensemble de la classe politique, leur refusa longtemps ce droit pourtant fondamental.

La publication par le même opérateur, dans les heures qui ont suivi, d’une publicité visant les hommes, par le slogan « Téléchargez aussi vite que votre mari oublie ses promesses » tombe sous les mêmes incriminations.

Le HCEfh a donc déposé une plainte auprès du Jury de Déontologie Publicitaire (JDP), instance de l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP), association professionnelle visant la diffusion d’une publicité « loyale, véridique et saine ». Le JDP peut en effet être saisi par toute personne physique ou morale ainsi que par les pouvoirs publics. A titre d’exemple, le Ministère des droits des femmes a saisi l’ARPP pour la marque Dassy en 2012, et pour la SMEREP en 2013.

Le JDP va donc examiner les éléments constituant la plainte et se prononcera sur la conformité de la publicité au regard des règles déontologiques en vigueur. Parmi ces règles, il est par exemple énoncé que « la publicité ne doit pas cautionner l’idée de l’infériorité d’une personne en raison de son appartenance à un groupe social, notamment en réduisant son rôle et ses responsabilités dans la société ». 

La décision sera alors publiée sur le site du JDP et pourra donner lieu, si les manquements aux règles professionnelles sont reconnus, à des sanctions.

Le Haut Conseil incite vivement tous les particuliers qui le souhaitent à porter plainte auprès de cette autorité afin de dénoncer cette publicité ou toute autre publicité qui véhiculerait des stéréotypes sexistes. Le site du JDP propose un formulaire de dépôt de plainte en ligne.