Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes et ONU Femmes France s’associent pour le 20ème anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies et rappellent leurs recommandations pour renforcer la mise en œuvre de l’agenda Femmes, Paix et Sécurité.
Le 31 octobre 2000, le Conseil de Sécurité des Nations Unies adoptait la résolution 1325 qui reconnaissait l’importance de l’impact des conflits armés sur les femmes et les filles et qui engageait les États membres de l’ONU à assurer l’inclusion pleine et entière des femmes aux processus de paix, à lutter contre les violences sexuelles dans les conflits et à mettre fin à l’impunité des agresseurs.
À l’occasion du 20ème anniversaire de cette résolution, le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes et ONU Femmes France tiennent à souligner le caractère historique et pionnier de cette résolution et de l’agenda Femmes, Paix et Sécurité. Toutefois, 20 ans après, beaucoup reste encore à faire pour passer des paroles aux actes : le niveau des violences sexuelles à l’égard des femmes dans les conflits reste élevé et augmente avec la pandémie de Covid-19, l’impunité est trop souvent la norme. De plus, les femmes ne représentent que 13% des négociateurs et négociatrices et 6% des signataires des processus de paix. En 2019, seuls 22% des accords de paix contenaient des dispositions relatives aux questions de genre.
Ainsi que le souligne le Secrétaire général des Nations Unies, il est nécessaire que les États déploient tous les efforts possibles, y compris politiques et financiers, afin de relever les défis et pour soutenir un changement radical en faveur d’une participation effective des femmes aux processus de paix.
1 - Le Haut Conseil à l’Égalité et ONU Femmes France appellent à un renforcement significatif de l’engagement et des financements dédiés à la mise en œuvre de l’agenda Femmes, Paix et Sécurité. Ils appellent notamment la France à publier son 3ème plan national d’action, et à l’accompagner de financements dédiés et d’objectifs et indicateurs mesurables et vérifiables.
2 – Ils rappellent que la mise en œuvre des résolutions Femmes, Paix et Sécurité requiert une stratégie globale, multidimensionnelle, qui doit impliquer l’ensemble des acteurs de la politique extérieure (défense et sécurité, diplomatie, aide humanitaire, aide au développement, justice…).
3- Ils soulignent la nécessité de poursuivre les actions destinées à prévenir les violences sexuelles dans les conflits et à lutter contre l’impunité, en renforçant les liens avec les victimes de ces violences.
4 – Ils soulignent également la nécessité d’intensifier les efforts afin d’assurer une participation effective des femmes aux processus de paix et à l’ensemble des processus décisionnels. Il s’agit d’un point central de la résolution 1325 et de la condition de la réalisation de l’agenda transformatif « Femmes, Paix et Sécurité ». Cela implique notamment un renforcement des actions destinées à créer une culture institutionnelle en faveur de l’égalité, ainsi qu’une plus grande inclusion des femmes dans les opérations extérieures et aux postes de responsabilité dans les institutions concernées, et notamment au sein des forces armées et des services de police.
5- Ils rappellent la nécessité d’établir des partenariats avec les organisations de femmes de la société civile afin de s’assurer qu’elles soient impliquées dans la mise en place de stratégies de diplomatie préventive, aux négociations de paix et à la mise en œuvre des accords de paix post-conflits.